Les orgues de Sainte Cécile

« Cécile était une vierge romaine, d’illustre famille. Dès son enfance, elle fut instruite de la foi chrétienne, et voua sa virginité au Seigneur. Mais par la suite, contre sa volonté, elle fut donnée en mariage à Valérien. La première nuit de leurs noces, elle lui tint ce discours : « Apprends Valérien que je suis sous la garde d’un ange qui veille sur ma virginité ; aussi ne me cause aucun dommage, sinon la colère de Dieu s’abattrait sur toi ».

Postface

L’histoire de sainte Cécile.

Nous connaissons l’histoire de Sainte Cécile avant tout par la Liturgie de l’Eglise Catholique,  qui en a gardé le mémorial avec une fidélité pleine d’amour et de nostalgie.  C’est en effet dans le deuxième nocturne de l’Office propre qui fut chanté pendant au moins 15 siècles,  que nous avons le texte immuable qui rappelle l’essentiel des faits.  Voici donc la traduction de cet texte.

« Cécile était une vierge romaine, d’illustre famille.  Dès son enfance elle fut instruite de la foi chrétienne, et voua sa virginité au Seigneur.  Mais, par la suite, contre sa volonté,  elle fut donnée en mariage à Valérien. La première nuit de leurs noces, elle lui tint ce discours: « Apprends, Valérien, que je suis  sous la garde d’un ange qui veille sur ma virginité, aussi ne me cause aucun dommage, sinon la colère de Dieu s’abattrait sur toi. » A ces paroles Valérien fut ému et n’osa pas la toucher. Il ajouta qu’il se ferait chrétien s’il lui était donné de voir cet ange. Cécile lui dit que la chose était impossible sans le baptême. Alors, enflammé d’un grand désir de voir cet ange,  il répondit qu’il voulait être baptisé.  Sur l’indication de la vierge,  il se rendit auprès du pape Urbain, qui, à cause de la persécution, se cachait près de la voie Appienne dans les tombeaux des martyrs.

« De là Valérien revint auprès de Cécile, il la trouva en prière en compagnie d’un ange de splendeur divine. Il fut stupéfié par sa beauté, et, sous le coup de la crainte,  il demanda à être confirmé le plus vite possible. Il vint trouver son frère Tiburce qui reçut de Cécile la foi au Christ et du Pape Urbain le baptême. Lui aussi reçut le privilège de voir le même ange que son frère avait vu.  Peu après l’un et l’autre subirent le martyre avec patience, par le juge Almachius. Ce dernier donna l’ordre d’arrêter Cécile et il s’informa auprès d’elle de l’endroit où étaient cachées les richesses de Valérien et de Tiburce.

« La vierge Cécile répondit au juge que toutes ces richesses avaient été distribuées aux pauvres.  Cette réponse le remplit de fureur.  Il fit amener Cécile dans sa maison et ordonna qu’elle fût  brûlée dans la chaudière des bains.  Elle demeura un jour et une nuit dans cette fournaise, mais la flamme  ne la toucha pas. Il envoya le bourreau qui la frappa de trois coups de hache, sans parvenir à lui trancher la tête.  Il la laissa demi morte.  Trois jours plus tard, seize jours avant les  calendes d’octobre, elle s’envola  vers le ciel, ornée de la  double palme de la virginité et du martyre.  Par le pape Urbain son corps fut enseveli au cimetière du pape Calixte.  On édifia une église dans la maison même de Cécile qui fut consacrée à son nom.  Son corps, et ceux  du pape Urbain,  de Lucius, de Tiburce  de Valérien et  de Maxime furent transférés dans la ville par le pape Pascal premier et ensevelis dans l’église de sainte Cécile. »

Comme de coutume, dans la liturgie romaine, les textes historiques sont extrêmement sobres, et ne nous transmettent qu’une trame très fidèle, mais très résumée, des événements. La « Légende dorée »  au jour de la fête de Sainte Cécile, (22 Nov) offre un récit de quatre ou cinq pages, qui ajustent de précieuses indications.  La « Légende dorée » est pratiquement la seule « source » accessible aux  fidèles qui ait subsisté, sur  les faits de la vie des saints et des martyrs des premiers siècles  encore retenus au moment de sa rédaction par le bienheureux Jacques de Voragine (1228-1298)  dominicain puis évêque de Gènes.  Il fit un travail de compilation des manuscrits qui circulaient en son temps et aussi un travail critique, car il émet ici et là quelques réserves sur les informations ou les documents qui  lui semblent peu vraisemblables.  Son ouvrage se répandit dans toute l’Europe, même avant ses nombreuses éditions imprimées à partir du début du 16ème S.  C’est dans ce livre qu’une multitude de chrétiens ont  trouvé un grand réconfort pour leur foi et leur espérance, et même parfois pour leur « conversion » à la Sainteté, comme par exemple Saint Ignace, le fondateur des Jésuites.

Le texte de Jacques de Voragine donne plusieurs détails intéressants sur le déroulement des faits et certaines paroles qui ne sont pas rapportées dans le bréviaire. Par exemple, lorsque Cécile fait à Valérien la sublime confidence qu’un ange garde son corps virginal, il s’écrie: « Si c’est vraiment un ange, je me ferai chrétien, mais si c’est un homme, je le tuerai et toi avec lui ».  Nous apprenons que Valérien et Tiburce ont été  martyrisés avant Cécile, et celle-ci  partit la dernière, peu de temps avant le Pape Urbain. Le martyre de ce  dernier est raconté, à la date du 25 mai et commence ainsi: « Urbain succéda au pape Calixte; et sous son pontificat se produisit une grande persécution des chrétiens. Mais enfin l’empire échut à Alexandre, dont la mère Ammée, avait été convertie au Christianisme par Origène. Cette sainte femme obtint de son fils, à force de prières, qu’il renonça à persécuter les chrétiens ».  La persécution reprit ensuite avec Dèce, elle fut courte et terrible (250-151).

Les historiens ont fixé les dates des pontificats de saint Calixte  216-222,  et de Saint Urbain 222-230.   L’empereur Alexandre Sévère ( le dernier de la série des Sévère) a régné de 222 à 235.  On peut donc fixer le martyre de sainte Cécile vers la fin du pontificat d’Urbain.

Un  livre italien  a été publié en 1983 : « Santa Cecilia martire romana » par  Filippo Caraffa et  Antonio Massone, –  Librairie Fratelli  Palombi,  via dei Gracchi 183 – Rome, –  qui contient toutes les infirmations utiles sur les textes historiques concernant Sainte Cécile et son culte, particulièrement à Rome, à la basilique Sainte Cécile.  On trouve dans ce livre le texte le plus ancien qui relate son témoignage et son martyre, la « Passio Santae Caeciliae », « La lettre du pape Pascal I » (817-824), qui relate  l’invention (= la découverte) en 821 du corps de Sainte Cécile dans la catacombe de Saint Calixte, et son transfert dans l’Eglise Sainte Cécile, construite sur sa maison. On y trouve aussi la reconnaissance des corps de Sainte Cécile et de ses compagnons de martyre,  faite en 1599 par Urbain VIII.  Puis toute l’histoire archéologique de la Basilique Sainte Cécile.  Les textes originaux sont en latin avec leur traduction en Italien.   La « Passio Sanctae Caeciliae » a été publiée  en France par les Moines de Solesmes, en 1911 dans un livre qui contient les récits  des « passions » de 334 martyrs, dont Sainte Cécile. Textes latins.

La situation des chrétiens au temps des « persécutions ».

« L’Institut Néronien » reste en vigueur jusqu’à Constantin: « Le seul fait d’être chrétien est un délit passible de mort ». Néron l’appliqua avec l’extrême sévérité qui décapita l’Eglise à la fin de l’époque apostolique (64-67). On a pu croire alors que l’Eglise avait disparu, comme le montre le Père Lebreton dans son livre « Les origines du Dogme de la Sainte Trinité ». Par la suite, cette loi, terrible autant qu’injuste, ne fut pas toujours appliquée – heureusement – en toute rigueur.  Elle fut atténuée par le « Rescrit de Trajan » (98-117) qui se voulait humain et modéré. A la suite de la correspondance avec Pline le Jeune, qui se trouvait dans le  grand embarras d’appliquer strictement l’Institut Néronien, Trajan prescrivit: « Il ne faut pas rechercher les chrétiens, mais s’ils sont dénoncés et convaincus, qu’on les châtie. Pourtant si quelqu’un nie être chrétien et le prouve en suppliant nos dieux,  qu’il obtienne son pardon. »  Il faut savoir en effet que tout l’ordre de l’empire romain était  établi sur le « sacramentum », c’est-à-dire le serment sacré de loyauté envers l’empereur et les autorités de l’Etat représentés par la religion officielle.

L’  « Institut néronien », même atténué par le rescrit de Trajan, laissait aux procurateurs et officiers de justice une grande autonomie de manoeuvre pour supporter ou traquer les disciples de Jésus-Christ. Certains magistrats véreux tel  qu’Almachius, provoquaient les dénonciations, surtout des chrétiens fortunés, pour s’emparer de leurs biens. C’est en effet le reproche que le Pape Urbain, adresse au même Almachius: « A ce que je vois,  ta cruauté à l’égard des saints s’inspire davantage de ta cupidité que de ta dévotion à l’égard de tes dieux. Sache donc que le trésor de Cécile est monté au ciel par la main des pauvres ».

La réalité historique et les contraintes du théâtre.

Pour souligner le caractère dramatique de  la tragédie: « Les orgues de Sainte Cécile », nous  imaginons que la demeure de Cécile était suffisamment proche du Colisée pour que le son des orgues puisse être facilement entendu et devint gênant. C’est ce que suggère en effet la Sainte Liturgie, dans l’antienne: « Alors que les orgues retentissaient, Cécile chantait en son coeur en disant: « Que mon coeur soit sans souillure, pour que je ne sois pas  confondue ». »  Nous imaginons que Valérien se destinait à être administrateur ou magistrat en Afrique, et que son départ était imminent. Le troisième acte présente la liturgie baptismale dans les catacombes. La liturgie se déroulait alors de telle manière que le néophyte était déshabillé entièrement et rituellement pour être plongé tout nu dans les eaux du baptême. Ce rite est hautement significatif et il faudra le respecter tel qu’il est écrit.  Nous raccourcissons les événements du 4ème acte, en imaginant que Maximus a fait, sous les ordres d’Almachius, une intervention dans la demeure de Caecilius.  De fait, ce Maximus, qui est devenu Saint  Maxime,  fut le gardien de Valérien et de Tiburce dans leur prison, et c’est là qu’il se convertit au Christianisme, et fut ensuite décapité par Almachius.  Il n’est pas question de la mère de Cécile dans les textes, mais de sa nourrice, que nous appelons « Martine », en souvenir de la vierge romaine  de ce nom,  qui, selon l’Office divin, subit le martyre à la même époque, sous le pape Urbain Ier, et  l’empereur Alexandre.  Martine  échappa miraculeusement à plusieurs horribles supplices, ce qui causa la conversion de nombreuses personnes. Elle mourut par le glaive, comme sainte Cécile.  Sainte Martine fut constamment vénérée à Rome avec une grande ferveur,  et on lui attribue de nombreux miracles, mais rien ne permet de dire qu’elle connut Cécile, ni qu’elle fut sa nourrice. (Fête de Sainte Martine, le 30 janvier).

Il n’est pas non plus question dans les textes du Bréviaire ni de la Légende dorée du père de Valérien et Tiburce,  ni de celui de Sainte Cécile.

Almachius est nommé dans le Bréviaire et dans la Légende dorée. Dans la  « Passio sanctae  Caeciliae » on lit de longs  dialogues entre Valérien et Cécile, Cécile et Tiburce, et enfin entre Almachius et Cécile. Ces dialogues  sont un vivant exposé de la Foi apostolique en la Filiation de Notre Seigneur Jésus-Christ.  Le 4ème acte rassemble dans le temps et  le lieu les condamnations de Valérien, Tiburce et Cécile, dans la maison familiale des Caecilii, ce qui n’est pas  vraisemblable, puisque c’est devant son tribunal qu’Almachius les a fait comparaître.

Lorsque le corps de Sainte Cécile fut retrouvé en 1599, l’architecte et sculpteur  Stefan Maderno en fit une copie en marbre, reproduisant ce corps  tel qu’il avait été retrouvé, intact. Cette copie se trouve aujourd’hui sous l’autel de l’Eglise Sainte Cécile à Rome, au Transtévère.

En 1847 Pie IX créa l’Académie Sainte Cécile.

L’engagement baptismal des premiers chrétiens

Jésus Fils de Dieu, conçu du Saint Esprit dans l’Utérus de Marie toujours vierge,  qui l’enfanta dans la joie de l’extase divine, avec le chant des Anges, entraînait logiquement pour tout chrétien qui professait cette Vérité centrale de notre Credo, le «renoncement aux oeuvres de la chair ».  Au 5ème siècle Saint Léon prêche encore en disant: « O Chrétien reconnais ta dignité, et, devenu consors de la nature divine, renonce aux oeuvres de la chair… » Déjà à cette époque il n’était guère suivi, comme le dit aussi Saint Augustin dans ses « Exhortations aux catéchumènes ». Tous deux professent clairement la génération virginale, mais regrettent que les fidèles n’y conforment pas toujours leur conduite.  Saint Anselme, dans  son traité «  De peccato originali et de conceptu virginali » affirme clairement que la conception virginale de l’être humain le fait échapper à la contagion du péché originel.  Cette doctrine fut par la suite oubliée depuis Abélard à nos jours, pour le plus grand malheur de l’Eglise et l’empêchement de la pleine Rédemption.

Cependant, tel est bien l’enseignement apostolique fondamental que Saint Paul donne dans les Epîtres aux Romains et aux Galates (Voir nos études sur ces textes), conformément  à la primaire monition des Apôtres qu’on lit dans les Actes, ch. 2/40 : « Arrachez-vous à cette génération pervertie ».  Le respect absolu de la virginité est la conséquence directe de la Foi; et c’est pourquoi  très nombreuses furent les vierges chrétiennes qui refusèrent le mariage charnel en préférant mourir plutôt que de perdre leur virginité.  Car il était évident alors dans l’Eglise fidèle, que le Salut et la Rédemption ne pourraient être manifestées pleinement qu’à partir du moment où la conscience humaine retrouverait par la Foi le plan initial et éternel du Père sur la transcendance de la génération humaine sur celle des animaux.

L’influence des « Judaisants » dans l’Eglise – voir l’Epître aux Galates – qui, sous le couvert de la circoncision prétendaient revenir à la procréation et à la famille charnelle, fit, hélas, que l’on eut dans l’Eglise les« personnes consacrées » et les « laics ». (Voir sur ce point le livre de Melle  Marie-Pierre Morel: « Ce qui a manqué »)  Heureusement, la discipline et le Magistère ont maintenu fermement l’engagement baptismal premier pour les hommes qui se destinent au Sacerdoce, et pour les femmes qui offrent   leur personne et leur vie à l’oeuvre sublime  de la Rédemption,  soit en leur particulier, soit dans les divers ordres  ou congrégations de l’Eglise.

Cette Tradition de la Virginité sacrée résulte de la Foi dont l’application nous donnera le Royaume de Dieu comme Père, par la sanctification de son Nom.  Telle sera la « régénération » dont parle Notre Seigneur lorsqu’il  promet à ses Apôtres: « Lors de la régénération, lorsque le Fils de l’homme sera assis sur son trône de gloire,  vous aussi, vous siégerez sur douze trônes et vous jugerez les douze tribus d’Israël » (Mt. 19/28).

C’est pourquoi toute l’argumentation par laquelle Cécile convertit Valérien, dans le 2ème Acte, repose sur cet engagement baptismal, qui n’est pas seulement un acte de foi conforme à  la Sainte Génération du Christ, mais un acte souverainement raisonnable.  En effet, il est absurde, pour un être rationnel, de poser un acte dont il sait à l’avance que le résultat final sera désastreux, car le rejeton de l’accouplement charnel est conditionné inexorablement pour la souffrance et la mort. C’est l’enseignement fondamental de la Sainte Ecriture, dès les chapitres 2 et 3 de la Genèse. Mais c’est aussi l’expérience universelle, puisque « la mort a régné d’Adam à Moise et de Moise à Jésus-Christ, » et qu’elle règne de nos jours plus que jamais, notamment par la fabrication et le commerce des armes. Cécile imite donc strictement le choix de la Bienheureuse Vierge Marie qui oppose à l’Archange Gabriel la barrière infranchissable de sa virginité: « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais pas l’homme ? » C’est sur ce seul mot que repose tout l’Evangile, toute la Rédemption, et toute notre Espérance  dans la vie impérissable et glorieuse du Royaume de Dieu comme Père. L’accès de l’humanité à la Génération transcendante, opérée par le Saint-Esprit, est la condition absolue de la pleine réussite de la créature humaine.  Telle est la mise en pratique de la foi exacte, mais aussi la décision d’une intelligence droite suffisamment lucide pour échapper à la séduction diabolique généralisée encore aujourd’hui sur la terre.

La persécution que les vrais disciples du Christ  subirent, non seulement dans les premiers siècles, mais tout au long de l’histoire, ne procède pas d’un acte raisonnable des persécuteurs, mais d’une effroyable tromperie, par laquelle Satan a tenté de retarder le plus possible l’avènement de la génération sainte, qui mettra un terme définitif à ce monde d’iniquité, de souffrance et de mort, dont il est l’inventeur et le promoteur.   Tel est le sens du discours d’Almachius, dans le quatrième Acte, lorsque « Satan parle par sa bouche ».  Satan est menteur, et il exalte ici sa « victoire »,-  si l’on peut dire – conforme à la parole de Jean: « Le monde entier gît sous l’empire du Mauvais » (Ia Jn. 5/17-19)  Mais il ne dit pas tout: il ne veut pas avouer son échec car  il n’a pas pu détruire tout ce qu’il restait de bon dans l’homme, malgré le péché; et surtout il sait la parole qui le condamne dès le commencement: « Tu l’auras blessée au talon, mais elle t’écrasera la tête ». L’Eglise a toujours interprété cette parole en promulguant que c’est la Vierge Marie, dès son Immaculée Conception, – parole de l’exorcisme – qui a réduit à rien le dessein infernal par lequel la chair humaine glisse dans la fosse de perdition.

Ce discours d’Almachius a pour but de « désensorceler » la conscience humaine et de la ramener à la Vérité libératrice de la foi exacte.  L’acteur qui jouera le rôle d’Almachius devra faire preuve d’un talent exceptionnel – (un peu comme dans la « Folie d’Oreste » de Raine) –  pour paraître  comme « possédé », sans tomber dans une ostentation excessive qui risquerait de tourner au ridicule. Il devra marcher sur la corde raide qui sépare la tragédie du mélodrame. Et pour cela se pénétrer des dimensions surhumaines du « combat spirituel » auquel nous sommes conviés par l’Apôtre: « Luttez contre l’antique serpent, et  vous recevrez le Royaume éternel », à condition que notre lutte soit victorieuse !

Le fait que Sainte Cécile est devenue la « patronne des musiciens » réside sans doute dans l’antienne citée ci-dessus, où il est question des « orgues ». Ce ne sont pas là les orgues de l’Eglise, mais celles du Colisée, comme il a été dit.  Cependant sainte Cécile chante, effectivement, soit au début du 2ème acte soit à la fin du 4ème.

Fête de la Sainte Trinité 1997